Des arguments parfois surprenants...
Monsieur Battesti, représentant la Ligue corse d’échecs s’est manifesté par des interventions médiatiques répétées, pour faire part de son émoi en apprenant qu'une subvention de 15.000 € avait été attribuée en faveur de cet organisme, à l'occasion de la réunion de l’Assemblée Départementale du 27 février 2014.
Le Conseil Général, interpellé, souhaite apporter les précisions suivantes au titre du droit de réponse.
En préambule, il convient de rappeler que le développement de l’enseignement de la discipline des échecs dans les écoles de Corse est une activité louable, qui s’est traduite sur le terrain par une adhésion importante, de la part d’un public souvent très jeune.
Ce développement n’a, pour une grande part, été possible que grâce au soutien financier très conséquent que le Conseil Général lui a régulièrement et massivement apporté depuis une dizaine d’années, ce dont la collectivité se félicite.
S’agissant de l’année 2014, la subvention évoquée par Monsieur Battesti a été décidée par le conseil général en sa séance du 27 février dernier, afin d'assurer une continuité de l'aide départementale, alors même que la ligue corse d'échecs était déficiente. En effet, cet organisme n'a pas pris la peine de formaliser une quelconque demande de soutien pour l'année 2014, et sachant que la date limite pour les demandes de subvention était fixée au 15 février.
Le lecteur appréciera.
Notre convention remonte à l’an 2000. Chaque année la date limite de dépot des dossiers est le 31 mars. A aucun moment nous n’avons reçu une lettre, un email, un coup de télphone nous avisant de la modification de la date limite des dossiers cette année. Quelle serait donc la curieuse raison pour que cette année il y est une telle accélération dans la procédure ? Pour une association rigoureuse comme la nôtre, précipiter un tel dépôt est incompréhensible. Nous sommes soumis au contrôle d’un commissaire aux comptes, et un bilan ne peut être réalisé en quelques semaines. A moins que l’on se contente que des quelques vagues données comptables pour accorder des aides financières !
Il est par ailleurs étonnant de constater que ce soutien, jusque-là sans faille, à la ligue corse d'échecs, ne trouve pour écho que vitupérations et paroles d'ingratitude et de dévalorisation.
Notons aussi que, de manière inexplicable, depuis toutes ces années le partenariat avec le Département, qui est l'un des financeurs du programme, n'a été que très peu rappelé, et le plus souvent passé sous silence, dans les abondantes interventions médiatiques de la ligue corse d'échecs et de son président.
Nous ne pouvons que constater que le CG 2B n’a jamais souhaité entretenir de liens avec notre ligue. Son président a décliné toutes nos invitations. Aucun représentant, par exemple, lors du tournoi regroupant 3 000 jeunes sur la place St Nicolas. En fait nous n’avons aucun contact avec les services ou des élus du CG 2B. Le service de communication du CG 2B ne nous a jamais contactés pour nous fournir du matériel de signalétique 2B contrairement aux autres institutions.
Par ailleurs, aux propos de Monsieur Battesti mettant en exergue le risque que faisait peser la baisse des subventions sur l'emploi permanent au sein de la Ligue corse d'échecs, le Département ne peut que répondre en rappelant que toute subvention publique est par définition discrétionnaire, et annuelle. Elle doit par ailleurs impérativement faire l'objet d'une décision d'attribution chaque année par l’Assemblée Départementale, qui a toute latitude de renouveler, moduler ou interrompre son soutien au regard des priorités du moment. Ce ne sont là que les règles de comptabilité publique auxquelles toute collectivité doit se conformer. Sur la base de ce fondement, il paraît irresponsable d’y adosser des contrats de travail en CDI.
A l’évidence c’est une méconnaissance profonde de la nature même de l’intervention de notre association. Elle est basée sur l’initiation, dans le temps scolaire, auprès de milliers d’enfants du département, et en particulier du rural. Cela ne peut se faire que par l’aide des institutions (CTC, Conseils Généraux, communes). Contrairement à des tournois du type Corsican Circuit qui font appel à de nombreux partenaires privés, la présence dans les établissements scolaires a une dimension sociale considérable. Elle est une précieuse aide pour la construction citoyenne de nos enfants, leur apprenant à respecter les règles et autrui. Ne mérite -t-elle pas d’être soutenue de façon pérenne par le département ? Annoncer, au bout de 14 ans, que cette aide est aléatoire, n’est pas crédible !
D’autre part, critiquer notre choix d’emplois stables est plus que discutable. Les animateurs qui interviennent, entre autres activités, dans les écoles, méritent plus de respect. La précarité des emplois n’est pas, en toute hypothèse, dans nos objectifs et n’est pas conforme à notre conception du développement associatif.
Enfin le Conseil Général exprime à l'ensemble du tissu associatif, particulièrement dense en Haute-Corse, tout son soutien et ses encouragements pour l'année qui s'ouvre. L’action associative demeure en effet un modèle et une nécessité sociale, en particulier pour l’activité et la convivialité dans les zones rurales. Malgré la baisse de ses recettes, en raison de la crise économique et des mesures de restriction financières qui touchent l’ensemble de la sphère publique, le Conseil Général a souhaité maintenir une importante politique d’intervention en ce domaine.
Pour autant, la situation sociale exige de la collectivité qu’elle concentre davantage ses efforts sur ses compétences obligatoires, c’est-à-dire essentiellement l’action sociale en faveur des personnes âgées, la protection de l’enfance, du handicap et les politiques d’insertion, ainsi que de l’entretien des routes, car c'est là la priorité affirmée pour les années à venir. C’est ce qu’elle entend bien réaliser, loin de toute polémique inappropriée, en particulier en pleine période électorale. »
Notre n’avons rien dit lorsque la subvention est passée, dans une première phase, de 82 000 € à 40 000 €. La crise économique a justifié notre silence. De même les responsables du club bastiais ne sont pas exprimé lorsque la subvention de 40 000 € du Corsican Circuit, l’un des plus grand tournoi d’Echecs au monde, a été carrément supprimée.
Nous constatons que les choix du CG 2B fluctuent selon les associations et les porteurs d’événements. Des manifestations culturelles sont fortement soutenues, de façon récurente. et tant mieux pour leurs organisateurs. Mais nous aimerions connaître les critères qui amènent les conseillers a privilégier telle ou telle manifestation. L’opacité qui entoure ces décisions est de nature à éveiller bien des soupçons de favoritisme. La précipipation dans l’annonce des subventions à quelques jours des élections auxquelles fait allusion, de façon suprenante, le communiqué, n’est pas de nature à dissiper ces doutes.
La ligue corse est, pour sa part, favorable à la transparence totale en matière de subvention, à partir de critères objectifs faisant fi des liens politiques ou familiaux, mais dans le seul souci de l’intérêt général. Si ce mécanisme était mis en place, nous ne pensons pas que nous aurions été victimes d’une baisse de 85 % des subventions nous concernant en quelques années alors que, parallèlement, le nombre d’enfants concernés par notre action dans le département est passé de 2 000 à 3 500 !
Les centaines de témoignages qu’a reçu notre associaiton depuis cette décision du CG2B témoigne de l’importance que revêt notre démarche au service des intérêts collectifs de la Corse. Ils sont le plus sûr des soutiens et la plus belle des réponses à l’humiliation subie par cette quasi suppression de l’aide départementale.